Entreprendre un voyage d’une longue durée comme Élizabeth l’a fait, ça peut paraître désorientant, voire excitant pour certaines personnes. Situé en Amérique du Sud, le Pérou couvre une partie de la forêt amazonienne, qu’elle partage avec la Colombie, l’Équateur, le Venezuela, le Brésil et la Bolivie.
Pays mythique d’une des merveilles du monde, c’est là que se trouve le Machu Picchu, ancienne cité inca située en altitude dans les Andes. La région entourant le Machu Picchu, la vallée sacrée, le chemin de l’Inca et la ville coloniale de Cuzco, comporte de nombreux sites archéologiques. Sur la côte pacifique aride du Pérou se trouve Lima, la capitale, comprenant un centre colonial bien conservé et d’importantes collections d’art précolombien.
Notre conseillère en voyages à l’externe a voyagé pendant cinq semaines au Pérou. Elle nous explique son expérience :
« Laissez-moi vous raconter un peu mon périple. Cela donnera peut-être le goût à certains de tenter l’expérience!
Le 20 avril 2022, je suis arrivée à l’aéroport de Lima, où j’y suis restée pendant trois semaines afin d’explorer le nord du pays, en dehors des sentiers battus.
L’aventure commence donc.
-Lima;
Nous nous sommes promenés à pied dans le beau centre historique avec ses édifices coloniaux. Nous avons visité l’église San Francisco avec ses impressionnantes catacombes où on retrouve des crânes et fémurs d’environ 25 000 personnes.
– Huaraz; la Cordillère blanche
À environ sept heures de route, pour deux jours de visite, nous sommes passés de 28 degrés Celsius à Lima, à 15 degrés à Huaraz, car Huaraz est au nord du Pérou et en altitude. Huaraz est encerclée par la majestueuse Cordillère blanche. La vue de ces montagnes est impressionnante et c’est sans contredit le paradis des randonneurs. D’ailleurs, nous avons débuté l’exploration de cette région par une bonne randonnée sous le vent frais du nord. Huaraz est à 3 050 mètres d’altitude, il est donc recommandé de s’acclimater un peu avant d’entreprendre les «treks». On nous a conseillé de prendre nos précautions avec des pilules pour l’altitude, pour contrer le mal des montagnes.
-La Laguna Churup;
Un minibus collectif nous amène au point de départ au village Pitec à 3 800 m , et nous commençons la montée difficile jusqu’à 4450 m d’altitude, sans guide. Le cœur veut nous sortir de la poitrine et nous arrêtons souvent pour reprendre notre souffle. Aller-retour, ça nous prend six heures, alors que ça disait que ça en prendrait quatre. Mettons que j’ai vite appris qu’à mon rythme, il fallait en moyenne toujours ajouter deux heures au temps prédit…
-Glacier Pastoruri;
Deux jours plus tard, nous réservons un tour pour aller voir le Glacier Pastoruri, situé aussi dans le parc national de Huascaran. En chemin, nous avons eu la chance de voir de fabuleux cactus longs jusqu’à 10 mètres de haut, qui ne fleurissent qu’une fois dans leur vie de 100 ans. De toute beauté! Ces cactus poussent normalement à des altitudes de plus de 4300 m. Au cours de notre séjour, nous les avons vus à deux reprises.
Pour se rendre au glacier, 45 minutes de route étaient à faire. Ne vous inquiétez pas, la montée est facile, malgré la haute altitude à plus de 5000 mètres ! J’y voyais une fissure bleue, puis un lac s’est ouvert à moi et les montagnes blanches derrière sont apparues. Croyez-moi, ce type de paysage n’a rien à voir avec d’autres ! J’ai déjà vu des glaciers en Alaska, mais celui-ci en vaut aussi la peine et est facile d’accès. Soudainement, il s’est mis à grêler et le vent s’est mis à souffler à en écorner les bœufs! Pris de court, nous avons donc opté pour descendre à cheval pour revenir au point de départ. Mon cheval avait même la crinière enneigée! Ça fait spécial !
Je réalise alors que nous sommes les seuls touristes dans le nord du Pérou, car la plupart des attractions sont dans le sud. Dans le nord, la température est toujours ensoleillée à ce temps-ci de l’année. C’est presque leur hiver là-bas. Le jour, il fait même plus de 20 degrés tout dépendant des régions dans le pays, mais dès que le soleil se couche, soit vers 17h, la température chute à 10 degrés. On s’habitue donc à porter plusieurs couches de vêtements, pour être en mesure d’en rajouter et d’en enlever!
-Trujillo;
Un autre sept heures de route pour nous rendre à Trujillo. Ville la plus au nord où nous sommes allés, considérant les longues distances. Nous allons visiter le site archéologique Chan Chan, classé UNESCO. C’est un site de l’ère précolombienne, de l’an 900 à 1470, du royaume des Chimu (préincas). On se croirait dans le désert avec ses labyrinthes constituant la citadelle de terre la plus grande d’Amérique. Le centre historique de Trujillo est également beau à voir avec ses édifices coloniaux et colorés.
Quelques jours après, nous allons passer trois jours chez l’habitant, à LLanganuco, au Tullpa Rumy. Heureusement qu’il y avait un restaurant sur place, car nous sommes en plein milieu de la campagne, avec les bœufs, les ânes et les poules ! Le propriétaire est très gentil. Il y vit avec sa femme et ses deux enfants.
Le site est superbe, juste au pied des montagnes blanches. À 45 minutes de Yungay, c’est aussi le point de départ pour de nombreuses randonnées. Nous faisons justement le trek de la Laguna 69. Quel exploit! Aller-retour nous prend presque 9 heures, avec tous les arrêts. On n’a même pas pris de guide, car le sentier était bien indiqué.
La Laguna 69 est d’un bleu électrisant. Jamais rien vu d’aussi bleu de toute ma vie! On a aussi la visite surprise de deux bœufs…faut dire que tout le long de la randonnée, on en croise de temps en temps! ( On doit aussi faire attention pour ne pas marcher dans leur excrément! Ha!Ha!Ha! Pour m’aider avec l’altitude, en plus des pilules, je mâchais des feuilles de coca. Et oui, tout au long de notre périple, plusieurs médecines traditionnelles nous étaient proposées pour contrer les maux de l’altitude. Je pouvais avoir le choix de prendre des tisanes de coca, des feuilles de coca ou des pastilles de coca. D’ailleurs, c’est de cette plante que provient la cocaïne. Il est aussi interdit d’en ramener au Canada. Les feuilles de coca, bien entendu ! Tout au long de mon expérience, je me suis demandé: Est-ce réellement grâce à ses feuilles que je n’avais pas senti les maux de l’altitude? Quoi qu’il en soit, nous n’avons pas eu de malaise lié à l’altitude, mis à part des essoufflements et un petit mal de tête.
-Lima;
De retour à Lima après trois semaines, nous séjournons cette fois dans le beau quartier Miraflores d’où nous pouvons aller nous balader au très beau Parque de l’amor près de l’océan Pacifique. Nous avons ensuite préparé la suite de notre séjour avec l’aide des agences locales qui s’occupent de nos transports et activités diverses.
-Arequipa;
Notre aventure nous amène à Arequipa pour découvrir la ville blanche. Nous avons goûté au fameux cocktail Pisco Sour, dont j’avais tant entendu parler. C’est «sûrette» mais vraiment bon! À part la boisson locale Pisco, la recette nous indique qu’ils font mousser un blanc d’œuf, et y ajoutent de la lime pressée. Spécial et à mon goût !
De Arequipa, on va à Puno, ville située sur le lac Titicaca, face à la Bolivie.
-Puno;
Situé à 3825 m d’altitude, nous avons pris cette direction en bateau afin de visiter les îles flottantes des Uros. Là-bas, les autochtones construisent leurs habitations sur de gigantesques barques de roseaux amarrées à des piquets pour éviter la dérive. Ils y vivent de la pêche, de la chasse et de l’artisanat. On nous amène ensuite à l’île Amantani où on vit une expérience hors du commun. Un coup arrivé sur l’île, les femmes du village nous attendent avec un large sourire. Notre guide affecte à chaque touriste une famille. Nous, on va avec mama Rosa et son mari Wilbert, qui se retrouve à être nul autre que le maire de ce petit village! Ils nous présentent leur maison, leurs familles, nous éduquent sur leurs mœurs et nous présentent leur artisanat très coloré. Le soir même, une fête dansante est organisée au village. Pour l’occasion, mama Rosa nous habille avec l’ habit traditionnel «altiplano». Ces vêtements sont tissés par eux, en laine d’alpagas, et sont très chauds. On est prêts à aller danser! Pour eux, leurs festivités s’accompagnent d’une danse en rond (rien de compliqué) sur la musique péruvienne jouée par des habitants. C’est vraiment plaisant! Mama Rosa nous cuisine de très bons repas végétariens durant notre séjour. Chaque repas commence par une soupe au quinoa. Le repas principal contient des patates et du riz. Saviez-vous qu’au Pérou, ils cultivent plus de 3 000 sortes de patates ! Nous en mangeons tout le temps, et tous apprêtées différemment.
-Taquile;
Le dialecte parlé est le Quechua, et non l’espagnol. C’est très différent de l’espagnol. Avec des gestes et mon espagnol de base, je finis toujours par me faire comprendre!
-Salkantay;
On a opté pour cette randonnée plus belle en végétation que le chemin des Incas et qui dure trois jours. Les paysages sont à couper le souffle. Le Salkantay est blanc immaculé. On part de Cusco à 4h30 du matin avec notre guide Raul. Il travaille à l’agence Xtreme Tourbulencia, que je recommande fortement. Très connaissant, il nous a instruits sur plusieurs aspects dont sur les coutumes des incas et des péruviens. Son anglais est excellent. Le quatrième jour, nous sommes partis.
-Machu Picchu;
Nous avons marché en 3 jours, et nous avons pris un bus 30 minutes pour arriver au Machu Picchu à 6h15 le matin. Notre guide Raul nous a permis de rester plus longtemps sur le site car durant les trois premières heures de notre visite, on ne voit que des nuages! L’attente en valait la peine et les nuages se sont finalement dissipés pour laisser place à la superbe cité inca.
Machu Picchu dans la langue sud Quechua signifie « Vieille Montagne » est le nom que reçoit l’ancien village Inca, construit autour du XVe siècle, au fond de la vallée de la rivière Urubamba (Province Cusco); sur le dessus d’un éperon rocheux entre les montagnes Huayna Picchu « Jeune Montagne » et Machu Picchu à 130 kilomètres de Ville de Cusco. La découverte scientifique de la forteresse inca était un Juin 24, 1911 par l’explorateur américain et archéologue Hiram Bingham.
-Patacancha;
Cette ville se situe à environ trois heures de Cusco. Americo sera notre guide et parle très bien le français. Il nous a conduits chez son frère Juan où nous avons séjourné. Encore une expérience des plus typiques. Après une bonne nuit de repos dans notre hutte (non chauffée), on nous fait pratiquer une petite danse en prévision de la fête des animaux et la cérémonie de mariage de deux alpagas. Pour l’occasion, on nous revêt des vêtements encore traditionnels et très colorés, avec des chapeaux qui tiennent «de peine et de misère» sur nos têtes, mais tellement typiques. Tous les habitants les portent. Je dois dire que les chapeaux sont différents d’un village à l’autre. Très spéciaux et beaux à voir. On a même appris qu’il y a des chapeaux de couleur qui leur font savoir si la personne est célibataire ou non. Sur les îles, les hommes portant un chapeau noir sont les leaders du village, alors que ceux qui n’ont qu’une tuque ou autre chapeau péruvien sont des paysans.
-Vinicunca;
Nous avons finalement visité la fameuse montagne de sept couleurs qui nous a éblouis par sa beauté pittoresque. Il y a des montagnes et des glaciers à perte de vue! On se croirait dans un autre monde.
C’est ici que la fin de mon périple se termine, pour vous. J’en aurais tellement à raconter, mais je vous laisse sur votre appétit. En espérant que ces quelques pages vous donnent le goût d’explorer le monde, de sortir des sentiers battus, de rencontrer des gens extraordinaires et de revenir avec des souvenirs impérissables. »
Elizabeth Martin, pour Voyages Action
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